La mondialisation et son impact sur la gestion des risques

Thierry Warin https://www.nuance-r.com/principalInvestigator.html (HEC Montréal & Cirano (Montréal))
06-09-2020

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Avec chaque crise, les modèles sociétaux changent. Ces changements se font à différents niveaux et avec des intentions différentes. Une première leçon des crises passées est que les humains apprennent des chocs subis et intègrent des réponses. C’est un peu la leçon de la crise de 2008: de nouvelles règles sont apparues, les institutions internationales sont mieux organisées, et la gestion des risques financiers s’est améliorée. La crise de la Covid-19 a et aura des impacts à la fois au niveau local et au niveau international. Cette crise vient renforcer une dynamique que certains nommaient déjà avec le concept de démondialisation (Bergeijk and G 2019).

Cette dynamique va-t-elle perdurer? Nous comprenons bien à travers cette question que la complexité de l’analyse a largement augmenté au cours des 30 dernières années. La chute du mur de Berlin au niveau politique, l’entrée de la Chine dans l’OMC au niveau économique, la crise de 2008 au niveau financier et la Covid-19 au niveau sanitaire / économique sont quatre exemples des nouvelles donnes mondiales qui viennent rendre obsolètes les anciens cadres d’analyse. La compréhension des dynamiques d’affaires internationales requiert un outillage théorique et empirique à la mesure de cette nouvelle complexité.

Les multinationales continueront d’exister avec des chaînes de valeur qui devront intégrer encore plus la gestion des risques. En ce qui concerne les gouvernements, les politiques économiques et industrielles devront considérer davantage la gestion des risques internationaux. Pour les institutions internationales, leur rôle de coordination devra se renforcer pour faire face à des crises mondiales (sociétales, politiques et environnementales par exemple).

Prime de risque

Avec la mondialisation, l’ampleur et la mobilité des flux de capitaux internationaux font qu’il est de plus en plus important de surveiller la solidité des systèmes financiers. Des systèmes financiers robustes peuvent accroître l’activité économique et le bien-être, mais l’instabilité peut perturber l’activité financière et imposer des coûts généralisés à l’économie.

Les systèmes bancaires et financiers peuvent donc permettre de favoriser la croissance, principal facteur de réduction de la pauvreté. Lorsque le niveau de développement économique est faible, les banques commerciales ont tendance à dominer le système financier, tandis qu’à des niveaux plus élevés, les marchés boursiers nationaux ont tendance à devenir plus actifs et plus efficaces.

Un des indicateurs sur lequel ces derniers peuvent jouer est la prime de risque sur les prêts. Elle se définit comme le taux d’intérêt perçu par les banques sur les prêts à des clients préférentiels du secteur privé moins le taux d’intérêt des bons du Trésor “sans risque” auquel les titres à court terme du gouvernement sont émis ou se transigent sur les marchés. Dans certains pays, cet écart peut être négatif, ce qui indique que le marché considère que les meilleurs clients industriels sont moins risqués que le gouvernement.

En somme, la gestion des risques internationaux est une nécessité dans ce contexte de complexité grandissante. Et le repli sur soi ne diminue en rien cette complexité.

La bonne nouvelle face à ces risques, parfois nouveaux et souvent grandissants, est que l’humanité est aujourd’hui la plus avancée technologiquement. Nous avons accès à des outils d’analyse algorithmiques grâce aux techniques d’intelligence artificielle et à des données massives comme jamais auparavant. Le gestionnaire ou l’analyste des risques internationaux a accès à cette boîte à outils: la science des données pour les affaires internationales. En plus des autres méthodologies, avec cette boîte à outils, l’analyste peut aller chercher les signaux faibles quelque soit l’endroit sur la planète et ainsi travailler à des meilleurs modèles d’analyse de risques et à de meilleures solutions. La compréhension des dynamiques d’affaires internationales est donc plus que jamais nécessaire.

Outils

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Bergeijk, Van, and Peter A. G. 2019. “Deglobalization 2.0 Trade and Openness During the Great Depression and the Great Recession.” SSRN Scholarly Paper ID 3393647. Rochester, NY: Social Science Research Network. https://papers.ssrn.com/abstract=3393647.

References

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Warin, "Mondo blog: La mondialisation et son impact sur la gestion des risques", ds4ib.org, 2020

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